Indispensable... pour qui exactement ? Travailler dans l'agriculture saisonnière au Canada et dans les maquiladoras au Mexique
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Résumé
En avril 2020, alors que la frontière canadienne fermait en raison de la pandémie, les travailleurs migrants temporaires du Programme des travailleurs agricoles temporaires (PTAS), en particulier ceux du Mexique, ont été déclarés « essentiels » et autorisés à entrer au Canada. Un mois plus tard, malgré la fermeture, au Mexique, les maquiladoras de pièces automobiles ont reçu l'ordre du gouvernement de rouvrir, considérant leur travail comme quelque chose d'"essentiel". Cet article aborde les deux situations. Méthodologiquement, il s'appuie sur un suivi documentaire de plusieurs enquêtes ethnographiques menées ces dernières années auprès de ces travailleurs. Dans une perspective d'économie politique, les liens structurels entre le travail saisonnier dans le secteur agroalimentaire canadien et le travail dans les maquiladoras mexicaines avec l'économie mondiale seront mis en évidence. Ensuite, nous continuerons à montrer comment et pour qui ce travail est vraiment essentiel, alors que la précarité continue d'être le lot des travailleurs des deux secteurs. Il montrera également comment, en temps de pandémie, cette précarité est exacerbée au niveau structurel et se traduit par la dégradation des conditions de travail et de vie pour tous. Cet article invite donc à reconsidérer non pas la nature essentielle des travailleurs de ces deux secteurs et de bien d'autres, mais plutôt l'usage qui est fait du terme lui-même.
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