Antropologías hoy: (In)certidumbres y utopías

Résumé

Nous vivons une époque incertaine. Il est fort possible que nous assistions à un changement d'époque provoqué par les transformations du système capitaliste mondial (la montée de la Chine au centre du système en est un exemple). Les anthropologues et autres spécialistes des sciences sociales sont confrontés à de nouveaux défis à mesure que les segmentations et les relations interethniques entre les glocaux se modifient, déclenchant d'anciens et de nouveaux racismes. Nous entrons peut-être dans une ère post-multiculturelle. Simultanément, les conceptions de ce qui est humain subissent des changements radicaux, l'anthropocène servant de métaphore aux effets négatifs et insoutenables de l'expérience humaine post-révolution industrielle. Dans de nombreux pays, les sciences sociales subissent des coupes budgétaires et perdent leur pertinence publique dans des médias dominés par les post-vérités et l'anti-intellectualisme de droite. La capillarité de l'internet rend le monde transparent et l'intelligence dénuée de sens. Il est urgent de repenser nos positionnements, nos sujets et nos politiques de visibilité. Les anthropologues se sont intéressés de diverses manières à l'intervention de leurs connaissances et de leurs recherches dans la manière dont l'avenir se déroule. Je soutiens que la réflexion à l'échelle mondiale est un moyen d'échapper à nos dilemmes politiques actuels et de récupérer la visibilité et l'influence publique de la discipline. Je crois également que les anthropologues doivent s'engager dans des luttes utopiques afin de favoriser des perspectives ayant un impact progressif sur les processus politiques, sociaux, culturels et économiques contemporains.